lundi 23 septembre 2013

Le lac Titicaca et la Bolivie ...

Cinq mois déjà que nous sommes au Pérou. J'ai du passer la frontière bolivienne il y a deux semaines pour renouveler mon Visa.
Nous en avons profiter pour visiter Copacabana coté Bolivie, une charmante petite ville non loin de la frontière, qui se situe au bord du lac Titicaca.
En réalité, le plus beau spectacle en cet endroit est l'ile du soleil.
On y accède par bateau depuis Copacabana. Deux heures à passer sur l'eau...

Quelle émotion de flotter sur le lac lui-meme ! 


L'ile est d'une grande beauté, très sauvage. C'est une des plus grandes iles du lac, et compte près de 5000 habitants.  Elle est considérée comme sacrée, en raison des nombreux temples Aymaras qui y sont présents. Trois communautés y résident, nous étions du coté sud chez les Yumari.

En réalité, le lieu est touristique depuis seulement dix ans. Avant, l'ile n'avait pas accès à l'électricité : Les touristes s'y aventuraient en journée seulement, et la nuit tombée revenaient à Copacabana.
Aujourd'hui, les temps ont bien changé. Les communautés sont éclairées, du moins les maisons, car les chemins le soir restent dans la pénombre... Et beaucoup d'hotels et auberges sont à disposition des visiteurs. 

De nombreux endroits sont restés à l'état naturel, beaucoup de forets donc ... D'autres en revanche servent à l'agriculture, et sont organisés en terrasses. Tous les fruits et légumes vendus sur l'ile proviennent de ces terres.
Les habitants cultivent plusieurs années durant les terrains agricoles puis laissent reposer les sols pendant 7 ans, occupant d'autres terres de l'ile en attendant. 

Nous avons rencontré un pécheur. Comme nous, il marchait sur le sentier, et transportait une grosse pierre enveloppée dans un tissus accroché dans son dos, qui allait lui servir à ses taches quotidiennes, vraisemblablement pour moudre les grains ...
Nous avons marché ensemble un bon moment. Il nous racontait la vie sur l'ile, et nous faisait part de ses nombreuses connaissances ancestrales Incas et Aymaras.
Il nous disait que les sous-sols du lac Titicaca, particulièrement autour de l'ile du soleil regorgent d'or. Les Aymaras, puis les incas, possédaient de nombreuses richesses. Les espagnols, à leur arrivée, les dépossédèrent de leurs biens et volèrent à la terre toutes leurs trouvailles.
Mais les ressources sont immenses, et encore aujourd'hui, de nombreuses expéditions d'état du monde entier sont organisées chaque année afin de récupérer l'or sous terre.

Diego et moi avons décidé de passer la nuit sur l'ile, dans une auberge totalement reculée du village, en pleine nature. L'endroit était magnifique, nous dormions dans une petite cabane en briques récemment construite. De la fenetre, nous pouvions voir l'étendue du lac.
A la nuit tombée, nous avons rencontré un couple d'argentins, avec lesquels nous avons finalement mangé au restaurant. Une soirée sympathique... Nous l'avons terminée en regardant les étoiles autour du fameux maté traditionnel argentin, qu'ils emmènent partout avec eux, meme en voyage !
Puis nous nous sommes séparés et Diego et moi avons voulu regagner notre chambre.
C'est là que tout se complique... Les chemins obscurs et tous faits de terre, ne nous permettaient pas de retrouver notre cabane. Il était déjà tard et les habitants dormaient depuis plusieurs heures. Personne pour nous aider ...
Nous avons tourné en rond dans le froid pendant deux bonnes heures, cherchant à tout prix à nous souvenir du chemin de terre emprunté dans la journée et allant meme jusqu'à traverser une partie de la foret, convaincus que nous étions sur la bonne route !
Mais heureusement nous avons finalement trouvé et dormi au chaud !
Une histoire qui nous fait bien rire à présent. Un grand manque de sens de l'orientation pour tous les deux !

A notre retour à Cusco, de nombreux changements sont survenus.

L'ambiance au local de massages ne me plaisait plus guère, une atmosphère étrange que je préférais éviter. J'ai donc décidé de quitter l'endroit.
Le soir meme, comme cadeau de la vie, je rencontre un ami français qui possède une créperie accompagnée d'une auberge à deux pas de chez moi. Il me dit qu'ils ont besoin de quelqu'un parlant français pour y travailler. Car presque tous leurs clients viennent de France.
J'ai accepté le poste, ravie. Je travaillerai trois jours par semaine à l'auberge et serai de temps en temps en remplacement à la creperie. 
Le reste de la semaine, je pourrai pratiquer les massages et étudier. Ce qui est l'emploi du temps idéal pour moi! 
Diego de son coté, développe ses projets dans la photographie. Depuis peu, il travaille en Free-lance pour la mairie de Cusco. Plusieurs jours par mois il doit partir en mission pour eux, afin de photographier les fetes traditionnelles des provinces de Cusco. Ce travail lui plait énormément, c'est comme un reve qui se réalise ...


A très vite ! 



























mercredi 21 août 2013

Los expulsados...

La vie à Cusco nous enchante chaque jour un peu plus... Pour le moment, je continue à travailler par le biais des massages, chez moi et dans le centre que nous avons créé. L'ambiance est sympa, et les clients de plus en plus nombreux.
A coté, je suis mon cours de réflexologie plantaire, et pourrai bientot devenir thérapeute. L'idée me plait car enfin je pourrai l'associer au shiatsu.
J'ai créé des cartes de visite que je distribue à chaque occasion à présent, les choses suivent leur cours...

La semaine dernière, j'ai travaillé dans une école maternelle en remplacement. Une amie espagnole devait impérativement se rendre à Lima pendant une semaine et m'a demandé de jouer les maitresses à sa place. Je m'occupais des tout-petits de 1 à 2 ans. Il y avaient 6 enfants dans ma classe.
Au programme, chaque jour, libre jeu, puis je proposais une activité quotidienne, comme la découverte des sons ou des matières, puis le quotidien à respecter comme l'heure du repas ou le change.
Ils tapaient sur des xzilophones, et des tambours, et jouaient des castagnettes tous ensemble ou chacun leur tour, se faisant passer les jouets en les échangeant. Je leur racontais des histoires, leur chantais des chansons (en français, mais elles avaient tout autant de succès!) puis nous allions arroser le potager de l'école.
Une expérience très enrichissante, les enfants sont d'un grand apprentissage.
A cet age là, ils traversent la période du moi et voudraient que tout leur appartienne, chaque jouet, la maitresse ... Ils ont tendance à se griffer entre eux dès qu'on tourne le dos, puis ils se font un bisou et se réconcilient.
L'école est pleine de couleurs, j'ai sympathisé avec les autres maitresses (ici appelées "profe").

En arrivant à Cusco, j'avais le souhait de travailler avec les enfants, la vie fait bien les choses! 


Il y a quelques temps, Diego et moi sommes partis pour deux jours dans la vallée sacrée à Ollantaytambo.
En arrivant au village, à la tombée de la nuit, j'ai ressenti beaucoup d'émotion devant tant de beauté.
Le village se trouve entre de gigantesques montagnes, en cet endroit on se sent tout petit ...
La nuit, elles sont presque invisibles, on devine leur ombre grace à la lune et aux étoiles qui illuminent leur cime. La nature nous offre les plus beaux spectacles...
Nous avons dormi dans un joli petit hotel situé au bord de l'eau et le lendemain à l'aube, avons pris le petit déjeuner assis sur la rive.
Puis nous sommes partis à la découverte de Ollantaytambo, il y avait le marché traditionnel sur la place. 
Nous sommes allés visiter les ruines (voir les photos). En chemin, nous avons rencontré un groupe de français accompagné d'un guide shaman, qui nous a gentiment proposé de les accompagner dans la visite. J'ai joué les traductrices pendant un temps, le guide parlant très peu français. Nous avons sympathisé tous ensemble, puis sommes allés manger au restaurant.
Tout au long du périple, Diego recherchait des visages pour lui significatifs à photographier. Depuis quelques temps il s'inspire particulièrement des portraits et se concentre sur les vieilles personnes, portant l'habit traditionnel des montagnes,vétues de couleurs et de tuniques faites à la main.
Il recherche l'expression profonde, exprimée par le regard qui traduit l'ame de la personne.

En général, il échange la photo contre un brin de monnaie. En fait, tout dépend des gens et de leur activité. L'attitude à adopter sera différente suivant qu'il s'agisse d'un paysan cultivant sa terre ou d'un mendiant.

Les mendiants sont nombreux à Cusco, et je remarque qu'il s'agit toujours de personnes agées.
Ces gens n'ont pas toujours eu cette condition, la plupart d'entre eux possédaient des terres et vivaient de leurs récoltes avant cela. Mais il a suffit qu'une grande multinationale ou qu'un projet d'état décide de s'approprier leur endroit pour qu'ils soient lamentablement expulsés. 

C'est ce qu'il se passe en ce moment-mème à Chinchero, dans la vallée sacrée non loin d'où nous vivons, comme nous expliquait le ministre de la culture de la ville que nous avons rencontré.
L'état projette de construire un aéroport dans cette province, car celui présent à Cusco est apparemment trop dangereux pour la ville et ne respecte pas les normes de sécurité. 
Pour cela, ils ont choisi un village peuplé de paysans à qui ils achèteront leurs terres pour une poignée de sous, et les expulseront sans pitié. 
Ce qu'il faut savoir, selon les dires de ce monsieur, c'est qu'il existe dans les alentours de Cusco des plaines isolées où aucun habitant n'y réside. Mais pour des raisons économiques et dans le but d'épargner quelques sous, les managers du projet ont décidé de le réaliser à Chinchero.
Bien sur, l'avenir des paysans est passé sous silence.

Pour faire bonne figure, l'aéroport a décidé de questionner les touristes arrivant à l'aéroport de Cusco sur  ce qu'ils pensent du projet de Chinchero (leur expliquant brièvement sans rentrer dans les détails). Les touristes approuvent sans savoir.  Car bien sur les gens à questionner sont les Cousquéniens eux-memes, mais comme beaucoup se montreraient défavorables, ils évitent le sujet.

De nombreux villages au Pérou (et j'imagine dans beaucoup de pays  d'Amérique du sud et d'ailleurs) ont connu la meme situation. Les habitants qui auparavant avaient de quoi subsister grace à leurs terres, ont alors été réduits à un triste sort devenant mendiants ou pour beaucoup alcoliques.
Des villages entiers se sont noyés dans l'alcool suite à la perte de tout ce qu'il leur appartenait, leurs racines...
Ici lorsque la justice a un litige avec un paysan, si celui-ci ne possède aucune ressource économique, 
le juge et le notaire se font payer en terres, le condamnant ainsi directement à la perte ...




























vendredi 26 juillet 2013

La vallée sacrée et ses merveilles

Des nouvelles de Cusco...
Ici c'est l'hiver, et la fraicheur est au rendez-vous, 15 degrès environ au quotidien. Les nuits sont froides !
Nous nous sommes totalement habitués à l'altitude, il aura fallu un mois.


La semaine dernière, nous avions des amis argentins à la maison. Ils sont voyageurs, de passage à Cusco, et nous leur avons proposé de venir dormir chez nous. Nous avons établi de beaux partages.

L'un est photographe, Diego et lui ont pu beaucoup échangé, se conseillant mutuellement quel travail effectuer sur telle photographie, allant photographier ensemble, et jusqu'à allant exposer tous les deux leurs photos dans les rues de Cusco. Et ça fonctionne!
Ce garçon était accompagné de sa soeur et de son copain, tous les deux artisans.
Ils créent de magnifiques bijoux en macramé puis les vendent dans la rue également.
Le copain en question fait aussi du shiatsu, nous avons pu échanger nos techniques et nous faire un traitement chacun notre tour.
Tous les soirs, nous préparions de délicieux repas, chacun apportant sa culture.

Les massages continuent pour moi, le local est enfin ouvert (voir photos).
Diego, de son coté, développe un projet autour de la photographie. Notre vie ici suit son cours et nous l'apprécions pleinement.


Diego et moi, nous sommes rendus aux ruines de Moray, accompagnés par une jeune femme et ses parents, avec lesquels nous avons partagé le taxi et passé tout l'après-midi.
Les ruines se situent dans la vallée sacrée des Incas. Un lieu très puissant. Il se présente tel un amphithéatre, composé de nombreuses terrasses disposées en cercle concentrique.

Autrefois il s'agissait d'un terrain d'essai d'agriculture. Chaque fois que le peuple inca partait à la conquete de nouvelles terres, il rapportait des semences inconnues, qui étaient évaluées et essayées à Moray.
La position des terrasses crée une série de microclimats, chaque terrasse représentant une température différente, la plus élevée se trouvant au centre.
Les semences passaient par toutes les terrasses, elles débutaient tout en haut, et chaque année descendaient d'un niveau; de nouvelles semences arrivant à chaque saison. Si à la fin du procesus, une fois en bas, elles avaient résisté à tous les climats, elles étaient envoyées sur le marché inca.
Certains fruits exotiques venaient également en période d'essai à Moray.

Après les ruines, nous avons continué la visite en passant par les salines de Maras, à quelques kilomètres de là. Nous étions impressionnés par l'endroit.
Apparemment une des rares saline naturelle dans le monde, également composée de terrasses, et dans laquelle se trouvent cinq milles puits de sel de 5 mètres carrés chacun.
L'eau est filtrée dans le puits et s'évapore grace au soleil permettant ainsi aux cristaux de gros sel de sortir de la surface. Après un mois, le sel atteint 10 cm de hauteur et doit etre récolté.
Plus de quatre cents personnes y travaillent quotidiennement. Les salines datent de l'époque inca, redécouvertes et exploitées ensuite par les espagnols.


Egalement, au programme ces dernières semaines, la visite de Pisaac, un charmant petit village toujours dans la vallée sacrée.
Nous nous y sommes rendus à l'occasion de la célébration de la vierge Carmen. La musique retentissait, et les danses des petits et des grands animaient le village entier. Tous étaient déguisés et portaient des masques péruviens.

A très vite!


                                                    Les ruine de Moray






Les salines de Maras






Pisaac














                                          Les amis !